L’associé de Thierry (prénom d’emprunt) produit deux huiles alimentaires, de chanvre et de tournesol, en petite quantité, qu’il fait presser et embouteiller dans une coopérative agricole au Grand-Duché de Luxembourg. Cela lui coûte cher en temps de déplacement et en argent.
Il a donc eu l’envie d’installer chez lui une presse ainsi qu’une petite ligne d’embouteillage, pour sa production propre et pour celle de quelques agriculteurs voisins.
Ce lundi (début mars), l’AFSCA lui rendait visite pour un contrôle de routine. Tout s’est bien passé – c’est un homme soigneux et rigoureux –, l’ambiance était détendue avec l’inspectrice. Il en a donc profité pour s’ouvrir à elle de son projet, poser quelques questions, prendre la température.
Le conseil qui lui a été donné par l’AFSCA fut catégorique : « Oubliez ça ! »
« Les impositions qui vous seront mises en termes de sécurité sanitaire ne vous permettront jamais de rentabiliser votre outil. Et parce que vous allez devoir supporter la responsabilité de tous les produits qui sortiront de chez vous. »
La conclusion, logique, a suivi : « Continuez à faire presser et embouteiller vos huiles au Grand-Duché. ».
C’est donc une structure étatique, partiellement payée par les producteurs, qui invite à ne pas entreprendre ici, à faire tourner les entreprises installées au Grand-Duché.
Depuis 2011, date de lancement de la 1re huile de chanvre belge, toutes les huiles de chanvre de Belgique, sans exception aucune, ont été pressées et embouteillées par cette coopérative agricole grand-ducale, qui est aujourd’hui devenue un fleuron du secteur agro-alimentaire artisanal du Grand-Duché.